«Les promenades et les cartes topographiques m’ont donné l’espace dont j’ai manqué dans la peinture. Dans les récits de l’écrivain autrichien Peter Handke, les personnages ne reviennent jamais tout à fait à leur points de départ. Le temps a coulé et le lieu du retour est, pour ses récits de la périphérie, ce que l’horizon est au promeneur: une ligne de fuite, une rumeur du lointain, un recommencement. Je me sens également pour ma part affranchi de l’obligation d’un retour, l’espace n’ayant point de centre ni d’origine – exceptés des points de fuite, certainement.
Une « pensée des alentours » a pris corps dans la sculpture, me rendant accessible un espace de plain-pied où s’inscrit le corps du marcheur et le temps de la marche. Cet espace, de nature absolument contraire à l’«espace-cube » – abstrait et indifférent à toute forme – l’est aussi des socles: ces petits degrés immaculés – ou escabeaux de valeur – qui ne manquent ni de hauteur ni de pittoresque. J’en ai fait usage et c’est encore occasionnellement assez déprimant. Poursuivre la lecture