Sculpture de plain-pied

 

«Les promenades et les cartes topographiques m’ont donné l’espace dont j’ai manqué dans la peinture. Dans les récits de l’écrivain autrichien Peter Handke, les personnages ne reviennent jamais tout à fait à leur points de départ. Le temps a coulé et le lieu du retour est, pour ses récits de la périphérie, ce que l’horizon est au promeneur: une ligne de fuite, une rumeur du lointain, un recommencement. Je me sens également pour ma part affranchi de l’obligation d’un retour, l’espace n’ayant point de centre ni d’origine – exceptés des points de fuite, certainement.

Une « pensée des alentours » a pris corps dans la sculpture, me rendant accessible un espace de plain-pied où s’inscrit le corps du marcheur et le temps de la marche. Cet espace, de nature absolument contraire à l’«espace-cube » – abstrait et indifférent à toute forme – l’est aussi des socles: ces petits degrés immaculés – ou escabeaux de valeur – qui ne manquent ni de hauteur ni de pittoresque. J’en ai fait usage et c’est encore occasionnellement assez déprimant. Poursuivre la lecture

Xavier Rèche vit et travaille à Bordeaux et dans le Tarn-et-Garonne , il enseigne, collabore à des projets artistiques divers (musique, architecture, médiations), réalise des œuvres de grandes dimensions (Barrages, Clôtures, Grilles d’eau, Volière, Pièce d’excavation). Poursuivre la lecture

« Cages », Xavier Rèche, 2005

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Cages, Xavier Rèche, 2004

« (…) Je cherche à ménager des ouvertures dans l’espace-cube. Ce qui est donné fermé, ce hors de quoi je suis placé et que je regarde, s’ouvre à moi, de l’intérieur, par les multiples interruptions du fil dans la lumière et par les articulations de ses parties.1  Douées d’adaptation, la Cage est un objet dont les limites peuvent s’articuler indéfiniment à elles-mêmes et, hors d’elles, à un espace de détermination étrangère.

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Penser les alentours

2003 E« Penser les alentours »

De frêles structures en métal composées de modules articulés, projetées dans l’espace, pendues, déposées, enfouies – en filigrane dans l’épaisseur du paysage ou déployées dans la lumière abstraite d’un lieu d’exposition. Des objets aux limites discrètes et mobiles, aptes à se lier et à s’adapter à d’autres objets, en suspension dans la solution du regard.
Cette mise en espace procède d’une exploration des alentours: repérer les continuités et les ruptures d’un lieu, en suivre le dessin, en moduler la composition par des prolongements personnels graphiques à dimensions multiples.