galerie Arrêt sur l’Image, novembre 2003

2003C3

Les trois dimensions du dessin, Dominique Godfrey, Sud-Ouest Novembre 2003

« Du dessin dans l’espace, c’est ce que propose Xavier Rèche à la galerie Arrêt sur l’image. Ce lieu aux murs et au sol totalement blancs éclairé par la lumière du nord et les eaux argentées des bassins à flot, est 1’enveloppe idéale pour un travail conceptuel subtil comme celui-ci. Des formes géométriques en fil de fer gris assemblées de manière aléatoire projettent leurs lignes imbriquées dans un environnement de silence. Ce sont les pièces les plus récentes de Rèche, connu jusqu’ici surtout pour des travaux de peinture et de dessin sur papier.


Physiquement, ses structures métalliques n’ont qu’un lien ténu avec leur environnement, qu’elles reposent légèrement sur le sol ou qu’elles soient accrochées au mur ou suspendues au plafond par des fils translucides. Tout est fait pour que le dessin « s’affranchisse de sa masse concrète », selon les termes de Rèche. Aux points d’assemblage des tétraèdres de fer, des nœuds ponctuent les lignes comme une note sur une portée musicale, tandis ‘que d’étroits rouleaux de toile blanche opèrent une interruption visuelle, impulsant au dessin un rythme syncopé.
De ses études d’archéologie déjà lointaines – il a 37 ans – Xavier Rèche garde le souvenir d’une démarche de recherche apparentée à la sienne: «  En matière d’archéologie, la fonction d’origine de l’objet n’est pas donnée d’emb1ée. Comme dans le travail artistique. » C’est pour cela qu’il revendique un surcroît de lumière. Pas simplement celle des rayons incidents qui projettent la forme sur les murs blancs, mais celle du regard, le lien exigeant et perspicace qui s‘établit entre un spectateur et une œuvre.Une lumière intime, subjective, pour un espace qui défie les simples lois de la physique. »